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N'y pense plus
3 décembre 2009

1+1=?

Dédoublement de personnalité 

Salut et pardon pour ce petit retard,

Je suis de retour à Paris cette semaine. Les nouvelles sont loin d’être réjouissantes… Et pour couronner le tout, l’affaire se complique !

A la Timone, on m’a appris qu’Emma ne se souvenait de rien quand on l’avait amenée aux urgences. Apparemment, elle se serait violemment cognée la tête lors de son accident. Elle a été transférée dans un hôpital parisien où l’on soigne les cas d’amnésie dans un service spécialisé. Voilà pourquoi je suis revenu dans la capitale.

Je dois aller me renseigner dans cet établissement demain. En attendant, ce soir, j’ai dîné chez mes beaux-parents avec Sophie. Impossible d’y couper : ma copine ne supportait plus de ne pas me voir et Jeff, mon beau-père, voulait à tout prix que je lui raconte comment se déroulait le stage que j’étais censé suivre.

Bien évidemment, j’ai dû mentir pendant tout le repas. Mais ça ne m’a pas dérangé, au contraire ! La soirée est passée plus vite, je m’amusais comme un gamin à inventer des histoires sur mon quotidien dans le cabinet d’audit de Carlson.

Ce qui aurait dû mettre la pression sur ses épaules avait plutôt pour effet de le détendre. Il voyait tout cela comme un jeu, une pause dans sa poursuite effrénée d’Emma. Théo se permit même d’inventer des détails sur sa relation avec Carlson ou dans ses tâches pour donner encore plus de crédibilité au scénario.

Les réflexions ininterrompues qui défilaient dans sa tête avaient eu l’avantage de développer son imagination. Il raconta ainsi comment il s’était débrouillé pour casser trois agrafeuses coup sur coup, décrivit le café brûlant qu’il renversa sur le tailleur de la secrétaire ou encore le strabisme de son plus proche collaborateur. Théo présuma que sa vie au sein du cabinet n’aurait pas été beaucoup plus palpitante s’il avait réellement suivi son stage. Sophie, elle, avait l’air heureux. Les occasions de voir son compagnon étaient devenues si rares !

J’étais à mille lieux d’imaginer que je découvrirai ce soir-là un élément qui allait bouleverser mon enquête. Et pourtant… Cela s’est passé alors que nous nous étions installés dans le salon pour prendre le café.

Théo attrapa un magazine au hasard sur la table basse placée au milieu de la pièce et le feuilleta. « Paris Culture ». De grandes photographies accompagnaient les critiques des pièces de théâtre, opéras, expositions, ballets, festivals et même des cirques.

            Dire que je ne l’ai jamais vu danser… Il paraît qu’elle était vraiment douée. Ce n’est pas vraiment mon truc mais j’aurais donné n’importe quoi pour la voir esquisser quelques pas comme cette fille sur la photo. Ou ces petits sauts tellement drôles comme l’autre danseuse dans le coin de la scène. Cette fille au coin de la scène…mais, mais, C’EST EMMA ! Non, attends, reprends-toi mon grand ce n’est pas possible, elle ne danse plus, tout le monde te l’a certifié. Calme-toi, calme-toi. Bon, jette quand même un coup d’œil, qui est le directeur du ballet ? Ca ne peut pas être lui. Incroyable ! Alain Duroy, celui que je suis allé voir dans son appartement ! Il m’aurait menti ? Respire… ne t’emballe pas, tu sais qu’elle s’est brisé la cheville, et c’est même pour ça qu’elle a ouvert sa boutique à Marseille. Et puis on ne la distingue pas si bien que ça cette danseuse, le fond de la scène est à moitié flou…

            Toute la famille regardait Théo d’un air inquiet mais ce fut Sophie qui le réveilla.

            « Ca va mon chéri ? Tu es tout pâle. »

            Le garçon profita de son nouveau teint blafard pour déguerpir.

            « Pas très bien, je crois que ma grippe récidive, je vais vous laisser, je ne voudrais pas vous la transmettre, j’ai dû lutter pour m’en débarrasser. Jeff, cela vous embête si j’emporte ce magazine ? J’aimerais emmener votre fille voir un spectacle. »

            Théo refusa de se faire raccompagner par sa petite amie. Il rentra, éclaira son studio du mieux qu’il put, prit une loupe et passa des heures à dévisager la ballerine.

Et depuis, je suis chez moi. Je n’arrive pas à me coucher. Mes yeux sont fixés sur cette photo, je n’arrive pas à m’en détacher. Cette fille ressemble tant à Emma… Je ne sais plus où j’en suis.

C’est comme si… c’est comme si deux Emma coexistaient. L’une (celle du magazine) est toujours en train de danser dans la troupe d’Alain. Et l’autre est une fille amnésique qui a dû arrêter sa carrière prématurément. Laquelle chercher ? Des preuves accréditent les deux hypothèses. D’un côté, il y a cette photo et le nom du chorégraphe d’Emma dans cette revue, et de l’autre il y a évidemment tous les gens que j’ai rencontrés et qui m’ont assuré qu’ils avaient connu Emma.

Je ne sais vraiment pas quoi faire…

Je crois que je vais d’abord me rendre à l’hôpital, les éléments de mon enquête sont trop solides pour que je m’en détourne maintenant.

Je vous dirai la semaine prochaine si j’ai pris la bonne décision… à lundi

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