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N'y pense plus
22 novembre 2009

Temps mort

Faux désespoir

 

J’ai bien failli faire un arrêt cardiaque hier quand on m’a annoncé la mort d’Emma !

Mais je vais plutôt reprendre du début pour que vous compreniez bien. 

Comme vous le savez, je suis arrivé à Marseille pour trouver une éventuelle boutique qu’Emma tiendrait. Cette ville a l’air magnifique, mais je n’étais pas là pour faire du tourisme. Je me suis directement mis à la recherche des rues les plus commerçantes pour tenter de dénicher une vitrine où seraient exposés des accessoires de danse classique. J’en ai aperçu une, mais Emma n’était malheureusement pas à l’intérieur du magasin.

 

Emma n’était pas non plus dans le second qu’il visita, mais sa propriétaire la connaissait, ou plutôt elle l’avait connue… Théo comprit vite qu’Emma et cette vieille dame aigrie n’avaient pas été amies. Quand il lui demanda si elle savait où étaient situés les autres commerces en rapport avec la danse, la vielle lui rétorqua qu’elle avait assez de concurrence comme ça, qu’elle n’allait pas en plus envoyer ses clients potentiels chez eux ! 

Théo lui expliqua calmement qu’il n’était pas ici pour acheter quoi que ce soit, mais pour trouver un éventuel magasin tenu par une certaine Emma Lasoret. En entendant son nom, la vendeuse se mit dans tous ses états.

« Oui, cette petite peste… Elle s’était installée à à peine une centaine de mètres, vous vous rendez compte ? Avec son joli petit minois et ses jolies petites fesses, plus personne ne venait ici. J’ai failli fermer la boutique ! Heureusement, c’est elle qui a plié bagage. Je n’ai pas compris d’ailleurs, avec tous les clients qu’elle m’a piqué ça devait bien marcher pour elle. Moi, je suis bien contente qu’elle soit partie ! »

 

J’ai alors couru à l’adresse où elle s’était installée. Il y avait une cordonnerie à la place. Le vieil homme à qui j’ai eu à faire m’a révélé cette fameuse nouvelle que mon cœur a failli ne pas supporter.

 

« Je ne sais pas vraiment ce qui lui est arrivé. Quand on m’a proposé cet emplacement pour une bouchée de pain, je n’ai pas trop posé de questions. Ecoutez, jeune homme, je n’ai jamais eu à faire directement avec cette fille. Tout ce qu’on m’en a dit, c’est qu’elle a eu un grave accident, un très grave accident de voiture sur le Prado. Un choc très violent il paraît. »

Les derniers mots du vieil homme mirent Théo KO. Il était persuadé qu’Emma était morte dans cet accident, cette explication était macabrement cohérente avec tout son parcours !

 

Un choc. C’était un vrai choc pour moi. Tout ce qu’il me restait à faire à ce moment là, c’était de chercher une preuve de cette mort. Pour clore cette histoire, pour poursuivre ma vie, sans toutes ces questions.

Le lendemain, j’ai d’abord essayé le centre d’archives de la ville, mais aucun article ne relatait l’accident. J’ai alors décidé de me rendre à la mairie pour réclamer directement un acte de décès… Et là, on m’a annoncé tranquillement qu’aucune Emma Lasoret n’était enregistrée. J’ai cru devenir fou ! Emma réussissait à m’échapper même depuis l’au-delà.

Lorsque je suis ressorti de la mairie, je me suis retrouvé nez à nez avec le petit vieux de la veille. Combien de chances y avait-il que je recroise le même homme dans une ville si vaste ?! Je ne savais pas comment réagir alors que lui semblait plutôt heureux de me revoir.

 

Alors qu’il poussa la porte de l’hôtel de ville pour sortir, il tomba nez à nez avec le cordonnier. Il ne savait pas s’il devait saluer ou éviter celui qui lui avait enlevé tous ses espoirs. Le hasard faisait vraiment très mal les choses. Combien y avait-il de chances qu’il recroise la même personne le lendemain dans une si grande ville ?! Le vieil homme, lui, ne semblait pas plus surpris que cela.

« Jeune homme ! Je suis désolé pour ce que je vous ai dit hier, vous aviez l’air très affecté… Quel joie en tout cas de vous revoir ! Enfin, pas pour les raisons que vous croyez, je ne suis pas sadique. Mais vous êtes parti si vite… Mes souvenirs sont revenus peu à peu et je me suis rappelé que l’homme avec lequel j’avais traité m’avait confié un détail supplémentaire. La jeune fille avait été emmenée d’urgence à l’hôpital, je crois même que c’était l’hôpital de la Timone ! »

Théo le tua du regard. Il avait « oublié » ?! Il s’était démené pour débusquer une preuve de la mort d’Emma la journée entière et maintenant il lui disait qu’elle avait été peut-être seulement blessée ! Il tourna les talons en se retenant de le gifler. La scène lui laissait une impression bizarre. Emma avait-elle raison quand elle parlait de destin ? Encore une fois, il était prêt à reprendre sa vie à Paris et il avait reçu un ultime renseignement qui lui permettait de poursuivre l’investigation !

 

Je vous écris depuis un café du vieux port. Je cours à la Timone.

Je vous donne rendez-vous lundi prochain pour découvrir ce que j’y aurai appris.

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